Les élèves hellénistes et latinistes du Lycée ont participé à un voyage pédagogique en Grèce du 13 au 21 février 2020. Au terme d’un périple en bus d’abord, jusqu’au port italien d’Ancône, puis en ferry jusqu’au port grec de Patras, ils ont pu découvrir les richesses de la Grèce antique. Accompagnés de Madame Ricard, professeur d’Espagnol, de Madame Pache, professeur de philosophie, de Madame Morichon et de Monsieur Courtaud, professeurs de Lettres classiques, ils ont effectué un parcours organisé autour de la découverte des sites archéologiques et des musées. Le site antique de Delphes, en Phocide, a constitué la première étape : le temple d’Apollon, le trésor des Athéniens, le théâtre ont littéralement coupé le souffle de nos élèves. La mystique du lieu, son escarpement, son statut d’ὀμφαλός (nombril) du monde antique contribuent en effet à faire de cet espace un sanctuaire à part, qui rend prégnant et immortel l’héritage de la pensée antique. Le voyage se poursuit par la visite du monastère byzantin d’Osios Loukas, qui possède une exceptionnelle collection de fresques d’époque. À Athènes, la visite du site antique de l’Acropole, décidément exceptionnel avec le Parthénon, le temple d’Athèna Nikè, les Propylées, l’Érechthéion, a permis de comparer les mérites de l’architecture antique et ceux des constructions modernes. En effet, le tout récent musée archéologique d’Athènes, superbe bâtiment construit en marbre, béton et verre sur quatre étages, a permis une réflexion sur l’intégration de la pensée et de la création contemporaines dans un espace consacré au départ au patrimoine de l’Antiquité. Après l’Attique, le Péloponnèse. Arrêt au bord du canal de Corinthe et route vers l’Argolide, siège des cités mycéniennes chantées dans les épopées d’Homère. Épidaure et son théâtre du IVème siècle, magnifiquement conservé. La citadelle de Mycènes, cité d’Agamemnon, laisse à chacun un souvenir impérissable de grandeur et de puissance, comme d’ailleurs le fameux trésor d’Atrée, ou tombeau d’Agamemnon. Arrêt obligatoire devant la porte aux Lionnes, entrée du site antique retrouvé au XIXe siècle par l’archéologue allemand Schliemann. La ville basse de Nauplie, au bord de la mer Égée, a permis aux élèves de se livrer à une après-midi de détente consacrée en particulier à l’achat de souvenirs. Enfin, la dernière visite du séjour s’est déroulée à Olympie. Le site antique sur lequel se déroulaient les fameux Jeux olympiques est magistralement conservé. On y admire les temples de Zeus et d’Héra, le gymnase antique et peut-être surtout le stade. Les élèves ont pu s’exercer à la course à pied puisque presque tous ont joué le jeu du sprint et de la course d’endurance. Encore quelques instants à flâner dans le village moderne et c’est déjà le départ tant redouté vers le port de Patras. Quitter la Grèce à cet instant, c’est quitter un monde où l’intelligence a prévalu avant tout, où le sens esthétique n’a jamais fait défaut, où la pensée humaine s’est sublimement déployée. C’est aussi le moment d’envisager le retour en terre creusoise, après une semaine de partage, de découverte et de bonne humeur généralisée. Laissons la parole à Albert Camus, qui méditerranéen d’Algérie, a parfaitement compris la nécessité toujours renouvelée de s’inspirer des Grecs de l’Antiquité : « L’ignorance reconnue, le refus du fanatisme, les bornes du monde et de l’homme, le visage aimé, la beauté enfin, voici le camp où nous rejoindrons les Grecs. » (L’exil et le royaume, 1957, Gallimard)